Augmentation mammaire

L’éducation de nos patientes sur les options et risques chirurgicaux fait partie de notre responsabilité et nous encourageons nos patientes à s’informer sur des faits scientifiques fondés au sujet des prothèses mammaires avant d’envisager toute chirurgie. La sécurité de l’utilisation des prothèses en silicone est une question fréquente qui intéresse beaucoup de patientes.

Nous tenons à souligner que toutes les prothèses mammaires utilisées sont sécuritaires, que leur contenu soit en gel de silicone ou salin. De surcroit, l’enveloppe extérieure de toutes les prothèses disponibles est fabriquée en silicone.

L’utilisation de la silicone en tant que matériel implantable n’est pas nouvelle en médecine. Au contraire, la silicone médicale est couramment employée sous différentes formes depuis plusieurs décennies (par exemple, dans les voies intraveineuses, les tubes dans les oreilles des enfants, les stimulateurs cardiaques, etc.). De nombreuses études cliniques et épidémiologiques menées sur une période de dix à trente ans ont révélé que les prothèses en gel de silicone sont sécuritaires et ne démontrent pas de lien avec le développement du cancer.

1) Infection

Les prothèses mammaires ont une faible chance de s’infecter. Comme mesure de prévention des infections postopératoires, vous recevrez des antibiotiques pour une durée de cinq jours débutant la veille de la chirurgie.

2) Contracture capsulaire

Une contracture capsulaire est un durcissement des tissus cicatriciels autour d’une prothèse qui peut survenir chez certaines patientes. En temps normal, notre corps réagit à la présence d’un corps étranger en l’encapsulant dans une pochette de cicatrice. Idéalement, cette cavité est assez large pour permettre les minuscules mouvements de la prothèse associés aux changements de positions du corps comme le sein naturel. Si un processus de cicatrisation excessif a lieu, la capsule peut se contracter et devenir trop serrée pour permettre les mouvements de la prothèse. Par conséquent, le sein devient plus ferme, il peut changer de forme ou, à l’extrême, engendrer de la douleur.

Une infection ou un hématome (une accumulation de sang autour de l’implant) augmente l’inflammation des tissus autour de la prothèse et favorise le processus cicatriciel qui constitue un facteur de risque au développement de la contracture capsulaire.

La prévention contre une contracture capsulaire consiste à diminuer ces facteurs de risque. Pour ce faire, votre chirurgien utilise des antibiotiques et vous donne de l’information détaillée sur le massage des prothèses mammaires. Il assurera un suivi postopératoire pour vérifier votre guérison et le résultat chirurgical. Une chirurgie additionnelle peut être indiquée dans des cas exceptionnels, par exemple, si la femme développe une contracture capsulaire douloureuse (ce qui est extrêmement rare).

3) Rupture de la prothèse mammaire

Une prothèse mammaire ne peut être garantie pour la durée de toute une vie. Quoiqu’elle puisse sembler dramatique, une rupture de la prothèse n’est pas une urgence médicale et ne sera jamais dangereuse pour votre santé.

Lorsqu’une prothèse saline se dégonfle, votre corps absorbera le fluide stérile ainsi évacué. Ce processus bénin se caractérise par une perte de volume graduelle du sein. Une prothèse saline dégonflée peut être enlevée ou remplacée par une nouvelle prothèse saline ou en gel de silicone en tout temps, à votre discrétion.

Contrairement à la solution saline qui est absorbée par le corps, la silicone est une substance inerte et imperméable. La rupture d’une prothèse en gel de silicone se manifeste par l’épanchement du gel dans la capsule du sein. Ceci pourrait survenir à la suite d’un traumatisme majeur au sein, tel qu’un accident de véhicule à haute vitesse ou la pénétration d’une arme blanche dans la cage thoracique. Une échographie ou une résonance magnétique peut être utilisée pour évaluer l’intégrité des parois de la prothèse et pour détecter la présence d’un épanchement du gel de silicone. Si la prothèse de silicone est brisée, son retrait ou son remplacement est recommandé, mais n’est absolument pas une urgence médicale et peut être planifié à votre discrétion.

Une candidate idéale pour l’augmentation mammaire est une femme en bonne santé, possédant une bonne forme physique et qui se retrouve à son poids corporel idéal (ou ayant atteint un poids stable à la suite d’une perte de poids importante). Cette femme peut avoir de relativement petits seins par rapport à sa taille corporelle ou simplement souhaiter avoir des seins plus volumineux.

La femme qui choisit une augmentation mammaire recherche souvent le même effet que lorsqu’elle porte un soutien-gorge rembourré ou un push-up bra. Si elle est mère, elle pourrait souhaiter que ses seins regagnent un aspect similaire à la période d’allaitement ou qu’ils retrouvent leur forme initiale d’avant la grossesse.

Parfois, l’augmentation mammaire est combinée avec un redrapage mammaire (mastopexie) si un affaissement significatif est présent. Votre chirurgien plastique pourra évaluer si une combinaison des deux techniques est appropriée en se basant sur son examen physique.

Tant que les tissus mammaires et leurs canaux ne sont pas divisés lors de la chirurgie, toutes les structures menant au mamelon, incluant les canaux galactophores, les nerfs sensitifs et les vaisseaux sanguins vitaux, demeurent intacts.

À la suite d’une augmentation mammaire, votre capacité d’allaitement ne devrait pas être altérée, en supposant que cette fonction était normale durant votre grossesse avant la chirurgie.

Les nerfs sensitifs menant au mamelon ne sont pas divisés lors d’une augmentation mammaire. Ainsi, la sensibilité de votre mamelon après l’opération devrait demeurer la même que votre sensibilité préopératoire.

Peu importe l’emplacement de votre prothèse (sous le muscle pectoral ou pas), son contenu (gel de silicone ou solution saline) et sa taille, une augmentation mammaire n’interfère pas avec les résultats d’auto-examen, de l’examen physique par un médecin, des échographies, de la résonance magnétique ou quelque autre technique de dépistage du cancer du sein.

Une augmentation mammaire ne change pas votre risque personnel de cancer du sein et la présence des prothèses n’affecte pas son dépistage. Si vous êtes âgée de plus de 50 ans, il est conseillé d’avoir une mammographie de base préopératoire avant toute chirurgie du sein. Si vous avez moins de 50 ans, le dépistage n’est indiqué que s’il y a des antécédents de cancer du sein ou des ovaires chez un membre de la famille immédiate. Lors de votre consultation, votre chirurgien obtiendra les renseignements quant à vos antécédents médicaux et vous orientera, au besoin, vers des spécialistes ou pour des tests de dépistage.

Au moment de la mammographie, veuillez aviser le technicien pour qu’il puisse effectuer des images additionnelles (d’une vue différente) afin d’assurer que tous les tissus mammaires autour de la prothèse soient visualisés.

Le coût final de vos traitements repose sur des calculs individualisés selon la nature de vos besoins. En règle générale, le coût d’une augmentation mammaire seule oscille entre 8130 $ et 11530 $. Combinée avec un redrapage mammaire, l’opération peut coûter entre 13075 $ et 18 945 $. D’autres frais peuvent toutefois s’appliquer si le patient présente une condition particulière ou si différentes chirurgies sont combinées.